Déclaration préliminaire
Le Congrès Mondial Amazigh est une ONG internationale regroupant des associations amazighes des pays de Tamazgha et de la diaspora. Sa mission est d’assurer la défense et la promotion des droits et des intérêts politiques, économiques, sociaux, culturels, linguistiques, historiques et civilisationnels des Amazighs en s’appuyant notamment sur les instruments du droit international et sur la coopération avec d’autres peuples et organisations de la société civile à l’échelle régionale et mondiale.
Nous avons choisi ce jour du 21 mars, journée internationale de lutte contre le racisme et les discriminations raciales, pour ce rendez-vous avec la presse afin d’évoquer le racisme et les discriminations anti-amazighes en Algérie. C’est une opportunité pour nous d’informer à travers les médias, l’opinion publique de nos activités et de nos actions au niveau des pays de Tamazgha (nord de l’Afrique) et des instances internationales. A ce titre, nous souhaitons rappeler les récentes observations et recommandations du Comité onusien contre le racisme et les discriminations raciales (CERD) faites au gouvernement algérien que vous trouverez dans le document distribué.
Par ailleurs, des propos anti Amazighs, clairement racistes et des appels à la haine à l’encontre des Kabyles et des Amazighs en général, se multiplient dans notre société, dans quelques médias et les réseaux sociaux et même au niveau des institutions et des hauts responsables de l’Etat, en toute impunité. Tout le monde a suivi ces derniers mois les sorties médiatiques de la députée Naima Salhi, présidente d’un micro-parti d’obédience islamiste, qui s’est illustrée par des propos méprisants, injurieux et racistes, incitant les algériens à la haine et à la violence contre les Amazighs.
Afin de mettre un terme à ces appels à la violence lancés la députée algérienne mais aussi pour mettre le gouvernement algérien devant ses responsabilités et ses engagements pris devant les instances internationales en matière de droits de l’homme, le CMA a déposé plainte et demande instamment la condamnation de cette députée conformément à la loi algérienne et en l’occurrence les articles 287 et 295 du code pénal et les articles 4 et 6 de la Convention internationale pour l’élimination du racisme et de toutes les discriminations raciales que l’Algérie a ratifié. Nous demandons également la levée de l’immunité parlementaire de la députée ainsi que le retrait de l’agrément administratif de son parti politique.
Nous rappelons qu’en 2015, le CMA avait déposé une plainte similaire et pour les mêmes motifs contre Athmane Saadi, citoyen algérien et président de l’association de la promotion de la langue arabe.
Le CMA tient également à cette occasion à dénoncer avec force les pratiques répressives des autorités algériennes particulièrement en Kabylie et les graves atteintes au droit de manifester, de se réunir et de créer des associations et des syndicats autonomes.
Vgayet, 9/03/2968 – 21/03/2018
P/CMA
Kamira Nait Sid, présidente