L’injustice marocaine a encore frappé Imazighen et aujourd’hui ce sont les Rifains qui en sont les victimes. Les insultes, les coups et blessures, les morts et les condamnations arbitraires infligés aux Rifains depuis le mois de mai 2017 sont totalement inadmissibles !
Le déferlement de violences et d’abus de pouvoir de l’Etat et de son appareil policier et judiciaire, est l’expression du racisme viscéral du Makhzen marocain à l’encontre du peuple Rifain. Au lieu de juger et de condamner de manière exemplaire les auteurs et les responsables de la mort de Mohsen Fikri et des autres crimes et injustices commis par les agents du Makhzen, ce sont des innocents qui sont jetés en prison par centaines. En punissant des citoyens Rifains et avec une telle sévérité, jusqu’à vingt années de prison pour avoir participé à une simple manifestation, la justice marocaine se couvre de ridicule mais plus grave encore, elle provoque gravement le peuple Rifain ! Ce faisant, ce ne sont pas les Rifains qui menacent la stabilité et l’intégrité du Maroc comme le prétendent de manière mensongère les autorités marocaines, mais c’est bien le Makhzen qui par ses agressions répétées à l’encontre des citoyens Rifains, contribue à creuser davantage encore le fossé entre le Rif et l’Etat marocain. Que cela soit donc bien clair, c’est le Makhzen qui porte seul la responsabilité de la division et du chaos et non les Rifains ou Imazighen en général. Imazighen sont les autochtones du Maroc, ils sont donc plus que tout autre marocain, chez eux dans ce pays qu’ils aiment parce que c’est un legs de leurs ancêtres. Ce que Imazighen haissent, ce qu’ils rejettent, c’est le Makhzen et son idéologie arabo-islamiste raciste importée, qui sème la haine et la désolation.
En conséquence, le Congrès Mondial Amazigh (CMA) :
- réaffirme son indéfectible soutien aux détenus Rifains et à toutes les victimes de la répression aveugle marocaine ainsi qu’à leurs familles,
- exige la libération immédiate de tous les détenus Rifains,
- exige la réparation des préjudices matériels et moraux subis par les victimes de la répression,
- exige la satisfaction des revendications socioculturelles du mouvement citoyen du Rif et la restauration pleine et entière de toutes les libertés fondamentales dans le Rif, notamment la liberté d’expression, de réunion et de manifestation.
Dans ce but, le CMA appelle tous les Amazighs, partout où ils vivent, à exprimer activement leur solidarité fraternelle avec les détenus Rifains et à exiger leur libération sans délai.
Enfin, le CMA demande instamment aux plus hautes autorités de l’Etat marocain de stopper la politique dangereuse du Makhzen au Rif et de donner un premier signe positif en libérant les détenus Rifains immédiatement et sans conditions.
Paris, 2/07/2968 – 14/07/2018
Le Bureau du CMA.