Algérie : libérez Salim Yezza!
Salim Yezza, un des principaux animateurs du mouvement citoyen de la région de l’Aurès (région amazighophone de l’est de l’Algérie) dans les années 2000, a été obligé de fuir les persécutions policières algériennes en 2011 et a trouvé refuge en France.
Le 5 juillet 2018, il a décidé de rentrer à Tkukt, près de Batna (400 km à l’est d’Alger) où résident ses parents, afin d’assister aux obsèques de son père qui venait de décéder. Le 14 juillet dernier, alors qu’il s’apprêtait à repartir en France, il a été arrêté à l’aéroport de Biskra par la police des frontières. Cette arrestation fait suite à un mandat d’arrêt délivré par le Procureur de Taghardayt (Ghardaya), la capitale du Mzab située à 600 km au sud de Biskra. Salim Yezza est actuellement en détention préventive à la prison de Taghardayt.
Selon ses avocats, il est poursuivi par la justice algérienne pour « incitation à la violence et incitation à la haine ». En réalité, en tant qu’Amazigh et défenseur des droits de l’homme, Salim Yezza n’avait fait qu’exprimer publiquement en 2014 sa solidarité avec le peuple At-Mzab, tout en dénonçant la répression féroce exercée par la police algérienne contre les citoyens Amazighs Mozabites, notamment au cours de la période 2013-2015. Salim Yezza n’avait fait qu’user de sa liberté d’expression et n’a commis aucun acte répréhensible ou contraire à la loi. Son arrestation est donc totalement arbitraire.
Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) condamne fermement cette arrestation totalement injustifiée et exige la remise en liberté de Salim Yezza sans délai.
Après les peines de prison infligées injustement à des dizaines de citoyens Mozabites, après la récente condamnation abusive à 7 ans de prison du jeune blogueur Merzoug Touati et de nombreux autres cas de graves violations des droits humains, les autorités algériennes poursuivent leur effrayante escalade dans la tyrannie, particulièrement à l’encontre des Amazighs. Ces dernières années, les dérives autoritaires du régime algérien sont devenues dangereusement incontrôlées.
Le CMA met en garde les autorités algériennes contre les conséquences désastreuses de leur politique violemment répressive. L’Algérie ne doit pas laisser au peuple amazigh la révolte comme seul recours.
Le CMA agira sans relâche auprès de toutes les instances internationales concernées afin que le gouvernement algérien soit fermement condamné pour le non respect de ses obligations internationales en matière de droits de l’homme et pour que cessent les actes racistes et les souffrances infligés aux Amazighs de ce pays.
Paris, 6/07/2968 – 18/07/2018
Le Bureau du CMA.