Nous apprenons par les médias que le roi du Maroc vient de gracier une centaine de prisonniers Rifains qui ont été arbitrairement arrêtés et injustement condamnés pour leur participation à des manifestations pacifiques à caractère social au cours des années 2016 et 2017.
Sur le plan légal, le Congrès Mondial Amazigh (CMA) estime que, dans la mesure où ces personnes ont été arrêtées, jugées et condamnées en violation totale du droit, la seule issue normale et acceptable, c’est leur libération inconditionnelle. En conséquence le CMA prend acte de la remise en liberté de ces détenus Rifains mais rejette le fait que cela soit par le moyen d’une grâce royale.
Par ailleurs le CMA rappelle qu’il reste encore plusieurs dizaines de citoyens Rifains emprisonnés injustement, parfois pour de très longues années. C’est l’occasion pour le CMA de rappeler et de préciser de nouveau ses exigences :
- la libération immédiate et sans conditions de tous les détenus Rifains,
- la réparation des préjudices moraux et matériels subis par les Rifains ainsi que par toutes les victimes amazighes,
- la présentation par le gouvernement d’une initiative en faveur de la réconciliation du Maroc avec le peuple Rifain qui implique un large programme de rattrapage économique, social et culturel en faveur du Rif mais aussi des excuses officielles de l’Etat Marocain au peuple Rifain pour les douleurs et les injustices qui lui ont été infligées depuis l’indépendance du pays.
Ce sont des conditions minimales susceptibles de permettre l’instauration de la confiance et l’ouverture du dialogue avec les Rifains. Si au contraire l’Etat marocain persiste dans sa politique arrogante et répressive, cela ne peut qu’alimenter la rancœur et pousser le peuple Rifain à d’autres révoltes.
Dans tous les cas, l’Etat marocain reste le seul responsable de l’issue que connaitra cette crise rifaine qui a éclaté au lendemain du 30 octobre 2016, suite à la mort du jeune marchand de poissons Mohsen Fikri, broyé par une benne à ordures alors qu’il tentait de sauver sa marchandise confisquée et jetée dans la benne par la police marocaine.
Paris, 11/08/2968 – 23/08/2018
La Présidente
Kamira Nait Sid