Après avoir commis un «putsch militaire» en douceur en évinçant le président par intérim et son premier ministre, le général Gaid Salah veut interdire les drapeaux Amazighs lors des manifestations populaires qui se déroulent actuellement en Algérie.
Gaid Salah déclare avoir donné « des ordres aux forces de sécurité pour l’application ferme et précise des lois en vigueur ». Or aucune loi algérienne n’interdit de porter le drapeau Amazigh. Au contraire, l’Algérie a ratifié des conventions internationales en faveur de la liberté d’expression et de manifestation et en faveur des droits du peuple autochtone amazigh. Les « ordres » du général sont donc illégitimes et illégaux.
En conséquence, c’est de manière tout à fait arbitraire qu’une vingtaine de manifestants portant des drapeaux Amazighs ont été interpellés par la police le 21 juin 2019 lors d’une manifestation populaire à Alger. Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) dénonce avec force ces arrestations pour « port du drapeau Amazigh » et exige la libération immédiate des prévenus.
Le Congrès Mondial Amazigh demande aux Juges algériens de faire preuve d’indépendance vis-à-vis du pouvoir des généraux en libérant immédiatement les personnes arrêtées illégalement. Par ailleurs le CMA exprime sa totale solidarité avec les prévenus et déclare qu’il se tiendra à leurs côtés en toutes circonstances.
Le CMA annonce également qu’il portera plainte contre Mr Gaid Salah devant les juridictions internationales pour «incitation à la haine raciale», «mise en détention arbitraire de citoyens» et «menaces et persécution à l’encontre des Amazighs».
Le CMA rappelle que le drapeau Amazigh est un symbole d’identification et d’appartenance à un peuple, à une culture, à une civilisation plurimillénaires, typiquement nord africaines. Après des siècles de mépris, de répression et de marginalisation, cette culture ancestrale commune à tous les pays de Tamazgha (nord de l’Afrique) est entrain de renaitre et désormais nul ne pourra arrêter sa restauration pleine et entière. Les Amazighs, fidèles à leurs valeurs fondamentales, sont pour la cohabitation des peuples et des cultures, en Algérie comme dans les autres pays du nord de l’Afrique, pour le vivre ensemble dans la diversité, la pluralité, la liberté, l’égalité et le respect mutuel.
Le CMA salue les initiatives citoyennes de résistance au diktat des généraux algériens et renouvelle sa recommandation de continuer de brandir l’emblème Amazigh en toutes circonstances. C’est un droit incontestable.
Le CMA informe que pour tout drapeau Amazigh confisqué par la police, il en offrira deux à la victime !
Paris, 12/06/2969 – 24/06/2019
Le Bureau du CMA