Cette année 2970-2020 marque le 40ème anniversaire de Tafsut Imazighen, le printemps Amazigh. A cause de la pandémie du coronavirus, toutes les festivités prévues pour commémorer cet évènement historique, sont annulées et remplacées par des activités virtuelles.
Le CMA salue et encourage tous les Amazighs dans les différents pays de Tamazgha (nord de l’Afrique et Sahara) et de la diaspora à continuer de faire vivre cette page de notre mémoire collective, symbole de résistance et de lutte contre le déni identitaire, le racisme et les discriminations, les spoliations des droits et les injustices imposées aux Amazighs par les gouvernements inféodés aux idéologies arabonationaliste et islamiste importées.
Le CMA appelle les organisations amazighes à déclarer le 20 avril, « journée internationale de la résistance et de la liberté des Amazighs ».
Comme chaque année, nous nous devons d’avoir une pensée fraternelle envers ceux qui souffrent injustement particulièrement dans les prisons, comme les At-Mzab en Algérie et les Rifains au Maroc. Le CMA exige une nouvelle fois leur libération immédiate. En Libye, alors que les Nations Unies ont décrété une trêve au moins pendant cette période de pandémie du covid-19, les avions du Général Haftar continuent de larguer leurs bombes sur les localités amazighes de l’Adrar Nefussa, comme ce fut le cas ce 13 avril 2020 à Jadu. Une nouvelle fois le CMA appelle instamment la communauté internationale à prendre des mesures urgentes et efficaces en vue d’assurer la protection des Amazighs de Libye.
Plus que jamais les Amazighs n’ont guère d’autre alternative que persévérer dans la lutte pour protéger leur existence et leurs légitimes droits et libertés. En Algérie, au Maroc, dans le pays Kel-Tamasheq et dans les autres territoires, les Amazighs sont appelés à faire face au défi de la préservation de leurs terres et de leurs territoires, conformément au droit international. Quel que soit les systèmes politiques dominants, il n’est plus question pour les Amazighs de continuer à être dépossédés par les forces prédatrices et de subir le mépris et la répression. Il est urgent pour les Amazighs de retrouver la maitrise de leur destin et de contrer les politiques qui menacent leur existence en tant que peuple avec son histoire, sa terre, sa langue et sa culture.
Le CMA considère l’auto-organisation mise en place depuis quelques mois par les jeunes générations dans les territoires amazighs afin de faire face au covid-19 est la voie de l’espoir. Elle s’inspire des structures ancestrales amazighes basées sur la concertation, le consensus et le faire ensemble pour servir l’intérêt commun et faire face aux dangers et aux menaces.
Le CMA continuera d’agir dans le sens du renforcement des droits et des capacités des forces vives amazighes et rappelle qu’il se tient aux côtés des citoyens et des mouvements amazighs pour la concrétisation de nos idéaux de liberté et de souveraineté.
Les acteurs de Tafsut Imazighen-le printemps amazigh en 1980 et ceux de Tafsut Taverkant-le printemps noir en 2001 ont tracé le chemin pour la justice, la dignité et la liberté, rendons leur hommage en poursuivant la lutte avec détermination.
Paris, 6/04/2970 – 18/04/2020
Le Bureau du CMA