Algérie: Nouvelle vague de répression contre les Amazighs

Algérie : Vague d’arrestations et de détentions arbitraires

 

Depuis quelques semaines, les autorités policières et judiciaires algériennes ont mis en place une sévère campagne d’arrestations et d’intimidations visant particulièrement les militants Amazighs, notamment en Kabylie et dans la région de l’Aurès.

 

 

 

Yacine Mebarki, un jeune Amazigh Chawi a été arrêté le 30 septembre 2020 et le 6 octobre il a été jugé par le Tribunal de Khenchela et condamné à une peine de 10 ans de prison ferme et un million de Dinars d’amende (7750 US Dollars) pour « offense aux préceptes de l’Islam, incitation à l’athéisme et atteinte à l’unité nationale ». De fait, la police a trouvé à son domicile un vieil exemplaire du Coran dont une page était déchirée.

 

En Kabylie, Khaled Tazaghart, ancien député, a été condamné par le 27 septembre dernier par le Tribunal de Akbou, à une peine d’une année de prison ferme et 100000 Dinars d’amende (775 US Dollars) pour «incitation à attroupement non autorisé, publication touchant à l’ordre public et violation des mesures de confinement sanitaire». Dans les faits, il a participé à une manifestation publique de soutien aux prisonniers politiques en Algérie.

 

Lounès Hamzi, responsable du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) a été arrêté le 7 septembre en pleine rue à Tizi-Wezzu, puis transféré au Tribunal de Sidi-Mhamed à Alger. Il est actuellement en détention provisoire à la prison d’El-Harrach près d’Alger. Il est inculpé d’«atteinte à l’unité nationale» et «organisation et encadrement d’un mouvement de rébellion». Le MAK est une organisation de promotion du droit à l’autodétermination de la Kabylie qui a toujours agit de manière pacifique et dans le respect du droit international des peuples.

 

Dans tous ces cas, les avocats ont été empêchés d’assister leurs clients au moment des audiences et les témoins interdits d’entrer dans les salles d’audience du Tribunal. La justice algérienne agit donc en violation flagrante du droit des prévenus à un procès équitable.

 

Une vingtaine d’autres acteurs de la société civile en Kabylie ont reçu des convocations pour se présenter devant le Procureur ou la police.

 

Il semblerait que cette vague de répression soit liée au référendum portant sur l’amendement de la Constitution algérienne prévu pour le 1er novembre prochain. Le gouvernement veut empêcher coûte que coûte toute voix critique ou discordante par rapport à ce projet.

 

Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) condamne fermement ces arrestations et ces détentions qui ont toutes un caractère arbitraire. L’Algérie s’enfonce ainsi dans le totalitarisme que le CMA combattra sans relâche aussi bien en Algérie que sur la scène internationale.

 

Le CMA exige la libération de tous les détenus politiques en Algérie et la fin des intimidations, des menaces, des brimades et de toutes les formes de violence que subissent au quotidien notamment les Amazighs défenseurs de leurs droits collectifs, des droits de l’homme et de la liberté d’expression.

 

Paris, 28/09/2970 – 10/10/2020

Le Bureau du CMA