Attentat islamiste de Conflans-Sainte-Honorine (France) :
le CMA condamne avec force l’abominable crime
Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) a mis du temps à réagir à l’ignoble assassinat de l’enseignant à Conflans-Sainte-Honorine, le 16 octobre 2020, tellement les mots semblent dérisoires face à l’abomination du crime.
Le CMA rend naturellement hommage à Samuel Paty, victime de la barbarie islamiste et exprime ses sincères condoléances à sa famille.
A chaque nouvel attentat commis par les islamistes on croit que l’on a atteint le bout de l’horreur et surtout on essaye de se donner du courage en se disant que c’est certainement le dernier car cette fois-ci, la France va réagir à la hauteur de la menace pour protéger définitivement les citoyens des violences islamistes.
C’est ce que nous nous étions dits notamment après les attentats de ces dernières années, mais mille fois hélas, les islamistes continuent de frapper et de semer la terreur dans le pays. Ce qui est pour nous inconcevable et qui pose la question de savoir si la France a pris la réelle mesure du danger islamiste et si elle est capable d’y faire face de manière efficace.
Autrement dit, la France va-t-elle enfin prendre les mesures appropriées pour mettre l’islamisme hors d’état de nuire ? Et lorsque nous disons la France, cela ne se limite évidemment pas au gouvernement mais devrait concerner toute la société française.
Malheureusement, cela fait déjà longtemps que la France donne des signes peu rassurants notamment sur le niveau de conscience du danger islamiste et sur l’existence d’une réelle et forte volonté de se mettre en « état de guerre » contre cette idéologie mortifère et ses partisans. A titre anecdotique, le lendemain de la décapitation de l’enseignant de Conflans-Sainte-Honorine, dans le journal matinal de France Inter, la radio publique, après avoir annoncé l’horrible assassinat de Samuel Paty, le journaliste enchaine sur un ton enjoué, sur « le verre de la dernière soirée avant le couvre feu anti-covid à Paris » et ensuite sur le fait que Toulon n’ait pas gagné le coupe d’Europe de rugby. C’était véritablement indécent de passer ainsi sans aucune émotion, d’un fait qui a choqué tout le pays et qui menace les valeurs humaines universelles, aux « actualités » banales, réduisant ainsi, de manière certainement non intentionnelle, un crime particulièrement barbare, à un « fait divers ». Cette forme de banalisation de la violence est d’une certaine manière, abominable elle aussi et n’aide pas à cette prise de conscience collective dont la France a tant besoin. Il y a quelques semaines, sur la même radio et dans la même tranche horaire du matin, un journaliste présente avec enthousiasme et admiration une femme d’origine somalienne qui arbitre des matchs de football en Angleterre avec le voile islamique. Ce journaliste croit ainsi défendre la liberté des femmes là où en réalité il assure la promotion de l’islamisme car le voile islamique correspond à l’idéologie islamiste.
Chacun devrait également se souvenir de ces discours prononcés au plus haut sommet de l’Etat français sur l’instituteur qui « ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur”, « les accommodements raisonnables » et sur la « laïcité ouverte », qui sont de notre point de vue autant d’attaques inadmissibles contre la loi de 1905 sur la laïcité, qui signifie, faut-il le rappeler, liberté. Et on ne peut pas citer les innombrables cas d’atteintes à laïcité et de comportements pro-islamiques d’élus nationaux et locaux, de syndicalistes et de la bien-pensance en général. Ils l’ont fait par souci électoraliste, à cause de la culpabilité liée au passé colonial de la France, à cause d’un certain paternalisme et d’autres motifs plus ou moins avouables. Cela a largement contribué à gonfler les voiles de l’islam en France. Résultat, le voile islamique qui n’existait pas en France il y a trente ans est devenu la norme aujourd’hui chez les « femmes musulmanes » et le nombre de mosquées a explosé et il ne cesse d’augmenter.
La France a cru pouvoir structurer pour mieux contrôler l’islam en France et même créer un « islam de France ». Mais ce faisant, elle n’a fait que donner plus de légitimité, d’espaces de liberté et de ressources à des structures qui ont appliqué non pas ce que leur demandait la République, mais naturellement ce que préconise le Coran : répandre l’islam partout et tout le temps. La France a également « importé » pendant des décennies des Imams pour prendre en charge l’« éducation religieuse » sans aucun contrôle, d’une catégorie de ses citoyens. Cela s’est fait également au sein même de l’Education Nationale à travers les « enseignements des langues et cultures d’origine - ELCO » assurés par des enseignants recrutés et rémunérés par des Etats étrangers. Le changement de ces ELCO en EILE (enseignements internationaux de langues étrangères) n’apporte rien de bien nouveau dans la mesure où les enseignants des EILE sont recrutés et payés par des Etats étrangers dans le cadre d’accords bilatéraux. On se demande au nom de quoi une partie du programme éducatif de nos enfants ne serait pas assuré par l’Education Nationale mais réalisé en « sous-traitance » par des Etats étrangers ? De plus, pour les enfants de parents ou de grands parents d’origine nord-africaine, il est prévu un enseignement de langue arabe exclusivement, comme si ces enfants étaient uniquement d’origine arabe. La réalité que ne peut pas méconnaitre le gouvernement français est que la population d’origine nord-africaine en France est composée au moins pour moitié, de personnes d’origine amazighe (Berbère) et que la langue amazighe a le statut de langue officielle en Algérie et au Maroc, deux principaux pays d’Afrique du nord. Dans ces conditions, au nom de quoi la France accepterait-elle d’enseigner uniquement la langue arabe ?
Les Franco-Amazighs (ou Franco-Berbères) avaient il y a plus de vingt ans réclamé de mettre fin aux ELCO et d’intégrer les enseignements des langues et des cultures de France dans les programmes officiels de l’Education Nationale mais en vain. Cela aurait pu permettre par exemple, d’apprendre aux élèves qu’un des plus éminents pères de l’Eglise catholique, Saint-Augustin, est un nord-africain et plus précisément un Amazigh, ce qui serait une manière de montrer que le nord de l’Afrique et ses habitants n’ont pas toujours été musulmans et mettre ainsi un terme au mensonge historique selon lequel l’Afrique du nord serait « arabe » et une « terre d’islam » et que ses habitants n’ont connu que cette religion. Apprendre la diversité des peuples, des cultures et des croyances, cela ne peut que contribuer à ouvrir l’esprit des élèves et à les convaincre d’accepter et de respecter cette diversité et même de la promouvoir, pour un meilleur vivre ensemble.
En référence au dernier discours du Président de la République prononcé le deux octobre dernier sur le thème du « séparatisme islamique », nous partageons plusieurs points évoqués par le chef de l’Etat mais il nous parait important d’attirer l’attention de tous sur le fait que les islamistes ne sont pas des « séparatistes » car l’islam prescrit l’expansion sans limite de cette religion par tous les moyens. Les islamistes ne veulent donc pas se séparer des non-musulmans et créer une frontière à l’intérieur de laquelle ils pourraient vivre en paix, mais leur objectif c’est au contraire d’étendre tous les jours un peu plus les frontières de leur religion jusqu’à faire de la terre entière, une « terre d’islam » et un islam à la façon salafiste, c’est-à-dire rétrograde. Par conséquent, il nous semble que le combat contre l’islamisme en tant qu’idéologie sectaire et malfaisante, doit être menée à l’échelle internationale, en alliant les Etats qui ont opté pour les valeurs universelles, les droits humains et les libertés fondamentales. Parallèlement, il nous parait tout aussi important d’être sans concession avec les Etats qui sont islamistes et/ou qui soutiennent d’une façon ou d’une autre l’islamisme.
Par ailleurs, nous aurions beaucoup préféré que l’effort financier conséquent prévu pour « former les Imams » et pour « mieux comprendre l’islam », soit surtout et d’abord dirigé vers les structures, dont les associations, qui agissent au quotidien pour protéger et promouvoir la laïcité et la diversité culturelle car ce sont elles qui sont menacées aujourd’hui par le dogme religieux islamique. La culture devra occuper une place centrale dans la lutte contre l’islamisme.
Nous pensons également que dans le contexte actuel, les musulmans ne peuvent se contenter de condamnations verbales des violences islamistes, ils doivent faire preuve de discrétion et donner des preuves factuelles de leur rejet de l’extrémisme et de leur respect des valeurs de la République. De plus, comme citoyens de ce pays, ils doivent prendre part sans équivoque à la guerre contre cette idéologie diabolique et ses adeptes.
Le Congrès Mondial Amazigh dénonce la campagne actuelle de haine insensée lancée contre la France dans certains pays et tient à réaffirmer son attachement ferme et indéfectible à la liberté d’expression et à la laicité.
Paris, le 25 octobre 2020
Le Bureau du CMA.