L’année 2970–2020 qui vient de s’écouler a été doublement éprouvante pour le peuple Amazigh, opprimé par les Etats et frappé par le coronavirus. Les gouvernements ont même profité de la pandémie pour poursuivre les spoliations et les pillages des terres et des ressources naturelles des Amazighs, pour réduire encore davantage leurs droits et leurs libertés et pour les réprimer.
En cette nouvelle année, nous pensons naturellement aux prisonniers politiques Rifains au Maroc, condamnés lourdement et maintenus en prison sans aucun motif valable, par pur racisme d’Etat. Nous pensons aussi aux détenus politiques Chawis, At-Mzab et Kabyles en Algérie, condamnés ou en détention provisoire de manière tout à fait arbitraire.
Simples citoyens, organisations de la société civile, élus indépendants, soyons aux côtés de nos prisonniers politiques ainsi que de tous ceux et celles qui sont menacés, intimidés, poursuivis, harcelés par la police, l’administration ou le système judiciaire des Etats. Prenons des initiatives, aussi petites soient-elles, pour leur exprimer notre solidarité, notre fraternité et pour dénoncer sans relâche les abus gouvernementaux.
Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) rend un vibrant hommage à toutes celles et à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, luttent et contribuent malgré les risques, à la protection de nos libertés et de nos droits et qui en payent souvent le prix le plus lourd. Conformément à sa mission, le CMA poursuivra sans répit son travail d’information et de sensibilisation des instances internationales afin d’obliger les gouvernements panarabistes qui se sont imposés dans nos pays, à mettre un terme au racisme et aux violences d’Etat contre les Amazighs.
Le CMA rappelle que les frontières des Etats dans Tamazgha (nord de l’Afrique et Sahara) sont des frontières coloniales et exige l’ouverture de la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc, fermée abusivement par un mur et des barbelés depuis 26 ans, la non fermeture aussi temporaire soit-elle, des frontières avec le Mali, le Niger et la Libye et l’abolition des visas et de toute forme d’entrave à la liberté de circulation dans cette région.
Après la reconnaissance officielle de Yennayer, Jour de l’An Amazigh, comme « jour de fête nationale » en Algérie, le CMA réclame instamment le même statut pour Yennayer dans tous les pays de Tamazgha.
Au niveau international, le CMA réaffirme que le dialogue international ne doit en aucun cas rester le monopole des Etats, excluant les peuples. En conséquence, le CMA continuera de militer en faveur d’une représentation officielle des peuples autochtones et sans Etat au sein de l’Organisation des Nations Unies et de l’Union Africaine.
Pour porter ces ambitions fortes et poursuivre nos combats pour le respect de nos droits individuels et collectifs, le Congrès Mondial Amazigh souhaite à toutes et à tous une bonne santé, une forte détermination et beaucoup de courage pour faire de la nouvelle année 2971/2021, une année riche en victoires pour la reconquête pleine et entière de la souveraineté des Amazighs.
Aseggas amimun, ameggaz, yeh’lan, ighudan, ifulkin…
Happy new year, Bonne année, Feliz año nuevo !
Paris, 1/01/2971 – 12/01/2021
Le Bureau et le Conseil Fédéral du CMA.