Le 21 mars 2021, dans la commune de Tillia, située dans la région de l’Azawagh, dans l’ouest du Niger, près de la frontière avec le Mali, une centaine d’hommes armés circulant sur des motos, ont attaqué les villages Touaregs de Intazayene, Bakorat et Wistane, tuant 137 personnes d’après les autorités nigériennes. Selon des témoignages de rescapés le bilan de la tuerie serait beaucoup plus lourd.
Les troupeaux des villageois auraient également été détruits ou volés par les assaillants. D’après le gouvernement, ces criminels qui sévissent depuis longtemps déjà dans la région, seraient des terroristes islamistes ayant fait allégeance à Daesh.
Le massacre s’est déroulé en plein jour et a duré une bonne partie de la journée sans qu’aucune force militaire gouvernementale n’intervienne. Les forces africaines et les militaires français de l’opération Barkhane ont également brillé par leur absence. On peut se demander comment un groupe composé d’une centaine de motos circulant dans le désert pendant plusieurs heures peut passer inaperçu à l’ère des satellites et des drones capables de détecter le moindre mouvement au sol et même de lire des plaques d’immatriculation et de distinguer des visages.
Cette nouvelle tragédie qui vient de frapper une nouvelle fois des populations civiles prouve que ni l’armée nigérienne, ni les forces armées étrangères ne veulent ou ne sont capables d’assurer leur mission de protéger les populations. A quoi servent-elles alors ?
Au mois d’août 2020, 102 cadavres d’hommes majoritairement Touaregs ont été retrouvés enfouis dans des fosses communes à Inatès. La Commission nationale des droits de l’homme du Niger a mis en cause des soldats de l’armée nigérienne.
Par ailleurs l’insécurité fait fuir les populations des villages qui se réfugient dans des conditions désastreuses à la périphérie des villes ou dans des camps de réfugiés. L’ONU estime le nombre de déplacés au Niger à un demi million de personnes.
Le Congrès Mondial Amazigh demande instamment à la communauté internationale :
- d’assurer de manière effective la protection des populations civiles,
- de fournir une aide humanitaire d’urgence aux réfugiés et aux familles victimes des hordes de criminels. Les personnes assassinées étant surtout des hommes, les survivants sont très majoritairement des veuves et des orphelins en bas âges et démunis.
Afin d’aider la communauté touarègue du Niger à surmonter cette nouvelle épreuve, le CMA lance un appel pressant aux Amazighs de tous les pays afin de manifester activement leur solidarité avec leurs frères et sœurs Kel-Tamasheq (Touaregs) en effectuant un don sur les comptes du CMA ou de l’ODTE (Organisation de la Diaspora Touarègue d’Europe) :
- Compte CMA : Banque Populaire Rives de Paris - IBAN (International Bank Account Number): FR76 1020 7003 1021 2178 0472 033 - BIC (Bank Identification Code) : CCBPFRPPMTG
- Compte ODTE : Banque Crédit Mutuel CCM LYON Saxe Préfecture - IBAN : FR76 1027 8073 2900 0205 2810 158 - BIC : CMCIFR2A. Email : touaregs.europe@gmail.com
Merci pour votre geste de compassion et de solidarité.
Paris, 14/03/2971 – 26/03/2021
Le Bureau du CMA.