Remarquable participation amazighe à la 14ème session du MEDPA

Une cérémonie amazighe ouvre la XIV° session du Mécanisme d'Experts

des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones

12-16 juillet 2021

 

 La 14ème session du Mécanisme d’Experts de l’ONU sur les droits des peuples autochtones a été ouverte par une cérémonie amazighe réunissant les voix de trois femmes de trois régions différentes de Tamazgha (Afrique du nord et Sahara), Fadimata de l’Azawad, Saida Titrit de l’Atlas et Meriem At-Abbas de Kabylie qui a remplacé au dernier moment Dihia, souffrante. Nadia Ihamouten était la narratrice. C’est la première fois qu’une conférence officielle des Nations Unies est inaugurée par des voix amazighes.

 

Le CMA remercie très chaleureusement les quatre femmes qui ont travaillé bénévolement dans des conditions techniques très difficiles pour permettre la réalisation de la vidéo qui a montré au monde une des facettes authentiques de la culture amazighe.

 

Comme prévu dans le programme de cette session, Nasser Abuzakhar, membre du Conseil Fédéral du CMA, est intervenu sur le premier thème principal de cette session : le droit à l’autodétermination. Il a déclaré que « sous le prétexte de l'unité et de la sécurité l'Etat, les gouvernements arabo-islamiques d'Afrique du Nord interdisent aux Amazighs d’accéder à leur droit à l'autodétermination. Par conséquent, nous appelons à un effort collectif du Mécanisme d’experts et des autres organes de l'ONU pour soutenir le droit à l'autodétermination du peuple amazigh et pour arrêter les violences des Etats ». Il a ajouté : « Nous avons besoin de tous les organes pertinents de l’ONU pour lever les obstacles à l'exercice de notre droit à l'autodétermination, développer nos institutions et prendre notre destin en main, en accord avec notre culture et nos traditions qui sont des atouts inestimables pour nous et pour le monde. Les organes de l’ONU peuvent jouer un rôle déterminant en faisant pression sur les États afin qu'ils remplissent leurs obligations concernant les droits des peuples autochtones tels qu'ils sont inscrits dans la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones ».

Il a ensuite présenté les recommandations suivantes :

- Exercer notre droit à l'autodétermination, et conserver nos droits sur nos territoires,

- Protéger notre droit à la propriété de nos terres que nous ont légué nos ancêtres,

- Développer nos institutions politiques et parlementaires, contrôler notre système éducatif et nos structures culturelles, et utiliser les ressources naturelles de nos territoires pour soutenir nos projets,

- Gérer nos propres territoires pour protéger nos terres et disposer de nos systèmes de protection territoriale,

- Sollicitons le soutien du Mécanisme d’experts de l’ONU sur les droits des peuples autochtones ainsi que les autres organes pertinents de l’ONU pour la facilitation du dialogue et le renforcement de nos capacités.

 

Sur le thème des droits de l’enfant autochtone, c’est Alla Dida, un enfant Kel-Tamasheq (Touareg) de la région du Fezzan, dans le sud de la Libye qui, en langue Tamasheq dans une vidéo enregistrée chez lui, a montré comment, des milliers d’enfants Kel-Tamasheq, sont exclus de l’école et de l’accès aux soins publics notamment, parce que l’administration libyenne refuse de délivrer des documents d’identité à leurs parents. Il a ajouté que l’absence de papiers d’identité n’empêche cependant pas l’armée libyenne de recruter des jeunes Kel-Tamasheq pour les envoyer combattre dans des guerres qui ne les concernent pas.

 

C’est une très grave injustice que cet enfant a courageusement dénoncée et il a terminé son propos en appelant l’ONU à prendre ses responsabilités afin de mettre un terme à cette discrimination inacceptable.

 

Vous pourrez visionner l’ensemble de cette session du Mécanisme d’experts des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones sur : https://media.un.org/en/asset/k1v/k1vfey0v1b

 

Le CMA remercie particulièrement l'enfant Alla Dida, ses parents et toutes les personnes qui ont contribué à cette remarquable participation amazighe à la 14ème session du MEDPA.

 

Paris, 4/07/2971 – 16/07/2021

Le secrétariat du CMA

 

 

Amazigh ceremony opens the XIVth session

of the UN Expert Mechanism on the Rights of Indigenous Peoples

 

12-16 July 2021 (virtual session)

 

The 14th session of the UN Expert Mechanism on the Rights of Indigenous Peoples (EMRIP) was opened by an Amazigh ceremony bringing together the voices of three women from three different regions of Tamazgha (North Africa and the Sahara), Fadimata from Azawad, Saida Titrit from the Atlas and Meriem At-Abbas from Kabylia who replaced Dihia, who was unwell, at the last moment. Nadia Ihamouten was the narrator. This is the first time that an official UN conference has been opened by Amazigh voices.

 

The Amazigh World Congress extends its warmest thanks to the four women who worked voluntarily under very difficult conditions to make the video possible, which showed the world one of the authentic facets of Amazigh culture.

 

As foreseen in the program of this session, Nasser Abuzakhar, member of the CMA Federal Council, spoke on the first main theme of this session: the right to self-determination. He stated that "under the pretext of state unity and security, the Arab-Islamic governments of North Africa are denying the Amazigh people their right to self-determination. Therefore, we call for a collective effort by the Expert Mechanism and other UN bodies to support the right to self-determination of the Amazigh people and to stop state violence. He added: "We need all relevant UN bodies to remove obstacles to the exercise of our right to self-determination, develop our institutions and take our destiny into our own hands, in accordance with our culture and traditions which are invaluable assets for us and for the world. UN bodies can play a key role in pressuring States to fulfil their obligations regarding the rights of indigenous peoples as enshrined in the UN Declaration on the Rights of Indigenous Peoples.

He then made the following recommendations:

- Exercise our right to self-determination, and retain our rights to our territories,

- Protect our right to ownership of our lands bequeathed to us by our ancestors,

- Develop our political and parliamentary institutions, control our educational system and cultural structures, and use the natural resources of our territories to support our projects,

- Manage our own territories to protect our lands and have our own territorial protection systems,

- Request the support of the UN Expert Mechanism on the Rights of Indigenous Peoples and other relevant UN bodies to facilitate dialogue and help us to build our capacities.

 

On the theme of indigenous children's rights, it was Alla Dida, a Kel-Tamasheq (Tuareg) child from the Fezzan region in southern Libya, who, in a video recorded at home in Tamasheq language, showed how thousands of Kel-Tamasheq children are excluded from school and access to public health care in particular, because the Libyan administration refuses to issue identity documents to their parents. He added that the lack of identity documents does not prevent the Libyan army from recruiting young Kel-Tamasheq to send them to fight in wars that do not concern them.

 

This is a very serious injustice that this child courageously denounced and he ended his speech by calling on the UN to take its responsibilities to put an end to this unacceptable discrimination.

 

You can watch the whole session of the UN EMRIP at: https://media.un.org/en/asset/k1v/k1vfey0v1b

 

The CMA is particularly grateful to the child Alla Dida, his parents and all those who contributed to this remarkable Amazigh participation in the 14th session of EMRIP.

 

Paris, 4/07/2971 – 16/07/2021

 

The secretariat of Amazigh World Congress