Algérie : Halte à la haine anti-Kabyles et anti-Amazighs
Après le classement arbitraire du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) comme « organisation terroriste » par les autorités algériennes au mois de mai dernier, les discours de haine contre les membres de ce mouvement et souvent contre tous les Kabyles, se sont multipliés en toute impunité.
Les menaces directes et explicites prononcées le 12 août dernier à la télévision algérienne par M. Tebboune, le chef de l’Etat algérien, contre les membres du MAK et contre tous ceux qui ne partagent pas les positions gouvernementales, ont attisé le racisme anti-kabyle qui prend de plus en plus la forme d’actes de violence contre les Kabyles en particulier et contre les Amazighs en général. Aujourd’hui même, cela a pris la forme d’une scène de liesse populaire qui s’est déroulée devant les caméras à Annaba (est de l’Algérie) au cours de laquelle le drapeau amazigh a été brûlé et des appels à l’extermination des Kabyles ont été lancés.
Alors que les feux qui ont ravagé la Kabylie ne sont pas encore éteints, alors que la Kabylie porte le deuil de ses enfants morts, certains brûlés vifs, alors que des centaines de familles ont tout perdu, c’est l’emblème amazigh qui est brûlé, demain quoi ? qui ?
Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) dénonce avec force cet acte raciste qui offense tous les Amazighs. Le CMA déclare que cet acte ignoble est le résultat des discours anti-Kabyles et anti-Amazighs tenus par les plus hautes autorités de l’Etat. Les dirigeants algériens seront les seuls responsables des conséquences de cette escalade de la haine et de la violence anti-Kabyles et anti-Amazighs.
Le CMA demande instamment à M. Tebboune de se reprendre et de prendre la parole de toute urgence pour appeler les Algériens au calme et pour donner des instructions claires aux forces de l’ordre afin que des mesures fermes soient prises pour mettre un terme à cette campagne d’intolérance et de violence contre les Kabyles et les Amazighs en général.
Pour le CMA, rien ne peut justifier le recours au racisme et à la violence et ceux-ci ne peuvent être la solution à aucun problème. Quel que soit le différend à résoudre, seul le dialogue sincère dans un esprit responsable et constructif, sur la base du droit international, peut permettre de trouver une issue favorable et profitable à toutes les parties prenantes.
Paris, 7/08/2971 – 19/08/2021
Le Bureau du CMA