Le CMA à la 23ème session du Forum Permanent des Nations Unies
sur les droits des peuples autochtones
Nations Unies, New-York
15-26 avril 2024
Une délégation du Congrès Mondial Amazigh (CMA) a pris part à la 23ème session du Forum Permanent des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones qui s’est déroulée du 15 au 26 avril 2024 au siège de l’ONU à New-York.
Le thème principal de cette session était consacré à la promotion du «droit à l’autodétermination des peuples autochtones dans le contexte de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des Peuples Autochtones». D’autres thèmes étaient également au programme de cette session tels que le droit au développement économique et social, la culture, l’environnement, l’éducation, la santé et les droits humains des peuples autochtones. Les représentant-es autochtones ont également participé à l'événement de haut niveau convoqué par le Président de l'Assemblée générale de l’ONU pour commémorer le dixième anniversaire de l'adoption du document final de Conférence mondiale sur les Peuples Autochtones.
Une séance de la session a également été consacrée à un débat entre les membres de l’Instance Permanente, les représentant-es autochtones, et Claire Charters et Belkacem Lounes, récemment désignés par le Président de l’Assemblée Générale de l’ONU comme Conseillers pour le processus de renforcement de la participation des Peuples Autochtones au sein du système des Nations Unies.
Lors de leurs prises de parole, les représentant-es du Congrès Mondial Amazigh (CMA) ont choisi de centrer leurs interventions sur le thème principal de la session, le droit à l’autodétermination, en illustrant leur propos par le cas du projet d’exploitation minière de Tala-Hemza en Kabylie, pour lequel les autorités algériennes ont accordé le droit d’exploitation de la mine à la société australienne à capitaux chinois Western Mediterranean Zinc (WMZ), filiale du Groupe Terramin-Australia, sans étude d’impact valable et sans la consultation, ni le consentement préalable des populations locales. Ce faisant, l’Algérie a violé l’article 19 de la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones, qui prévoit que «les États se concertent et coopèrent de bonne foi avec les peuples autochtones intéressés – par l’intermédiaire de leurs propres institutions représentatives – avant d’adopter et d’appliquer des mesures législatives ou administratives susceptibles de concerner les peuples autochtones, afin d’obtenir leur consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause» et l’article 32-2 qui stipule que «les États consultent les peuples autochtones concernés et coopèrent avec eux de bonne foi par l’intermédiaire de leurs propres institutions représentatives, en vue d’obtenir leur consentement, donné librement et en connaissance de cause, avant l’approbation de tout projet ayant des incidences sur leurs terres ou territoires et autres ressources, notamment en ce qui concerne la mise en valeur, l’utilisation ou l’exploitation des ressources minérales, hydriques ou autres».
Les représentant-es du CMA ont également attiré l’attention sur les graves et massives violations des droits de l’homme en Kabylie et notamment sur le cas des condamnations à mort d’innocents. Plus globalement, les Amazighs d’Algérie sont gravement persécutés et menacés dans leur existence. Le CMA a appelé l’ONU pour assurer leur protection et pour faire respecter la Déclaration sur les droits des peuples autochtones.
Les représentant-es du CMA ont également pris part à de nombreux side-event organisés en marge de la session du Forum Permanent, sur des thèmes liés aux droits des peuples autochtones, notamment les droits humains, le droit à leurs terres, territoires et ressources naturelles ainsi que l’impact du changement climatique sur la vie des peuples autochtones.
CMA, New-York, 26/04/2024