Algérie: Kamira Nait Sid enfin libre!

Kamira Nait-Sid, coprésidente du Congrès Mondial Amazigh (CMA), a été libérée aujourd’hui de la prison de Koléa en Algérie, après plus de trois longues années de détention arbitraire.

 

Tous les membres du Congrès Mondial Amazigh sont très heureux de la fin du calvaire injustement infligé à Kamira et à sa famille, particulièrement sa mère.

 

Les membres du CMA saluent la bravoure, le courage et l’esprit de résistance de Kamira qui est sortie indemne de cette lourde épreuve. Nous lui exprimons une nouvelle fois tout notre soutien et notre fraternité. 

Le CMA salue et remercie vivement toutes les personnes et toutes les organisations qui se sont mobilisées en faveur de sa libération, notamment Frontline Defenders, IWGIA, Amnesty International, Euro-Mediterranean Foundation of Support to Human Rights Defenders, Régions et Peuples Solidaires (RPS), Riposte Internationale, African Indigenous Peoples Network, Commission Africaine des droits de l’homme et des peuples, Union des Femmes Kabyles, Association AFK-13, M. le Rapporteur Spécial de l’ONU sur les droits des Peuples Autochtones, M. le Rapporteur Spécial de l’ONU sur les droits à la liberté de réunion et de manifestation pacifique, Mme la Rapporteure Spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, les membres du Groupe de Travail de l’ONU sur la détention arbitraire et de nombreuses autres personnalités et associations.

 

Kamira a été enlevée le 24 août 2021 près de son domicile en Kabylie par la police algérienne, puis séquestrée pendant 7 jours avant d’être présentée devant un juge qui a ordonné sa mise en détention le 1er septembre 2021. Poursuivie notamment pour terrorisme, elle a été confrontée à deux procès, en 2022 et en 2023 et condamnée à 5 ans et à 2 ans de prison. En juillet 2023, la Cour d’Appel d’Alger a ramené sa peine à 3 ans d’emprisonnement.

 

Le 1er avril 2022, l’ONU avait déclaré que la détention de Kamira Nait Sid était arbitraire et a demandé sa remise en liberté. Le 30 novembre 2023, Mary Lawlor, Rapporteure Spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme a rendu visite à Kamira Nait Sid en prison et a demandé sa libération immédiate. Le 28 mars 2024, la Cour Suprême algérienne a cassé et annulé le jugement de la Cour d’Appel d’Alger et renvoyé sine die l’affaire devant un autre tribunal. Les recommandations et les décisions de toutes ces instances sont restées sans effet.

 

Kamira Nait Sid n’aurait jamais dû être arrêtée et emprisonnée car ses activités de défenseure des droits du peuple Amazigh étaient pacifiques et parfaitement légales, y compris selon la législation algérienne. Dans tous les cas, elle aurait due être libérée dès le 1er avril 2022, suite à la demande de l’ONU adressée au gouvernement algérien. Elle aurait due également retrouver sa liberté le 28 mars dernier suite à l’annulation de sa condamnation en Appel, par la Cour Suprême algérienne.

 

Ainsi, l’Algérie viole ouvertement sa propre législation et le droit international. Les instances internationales doivent agir avec la plus grande fermeté afin que le gouvernement algérien rende des comptes et respecte ses obligations internationales en matière de droits de l’homme.

 

Dans l’immédiat, le CMA exige du gouvernement algérien:

- l’indemnisation de Kamira Nait Sid et sa famille pour tous les préjudices subis,

- l’engagement de poursuites pénales et la sanction des auteurs et des responsables de l’enlèvement, de la séquestration et de l’emprisonnement de Kamira Nait Sid,

- la libération de tous les détenus politiques et d’opinion,

- l’arrêt immédiat de la politique répressive.

 

Tizi-Wezzu, 17/08/2974 – 1/09/2024

 

Le Bureau du CMA.