Au Maroc, l’exclusion de la langue amazighe se poursuit au mépris du droit national et international
Au cours de la récente visite du chef de l’État français au Maroc, les ministres marocain et français de l’éducation nationale, ont signé un accord portant sur « le renforcement de l’enseignement de la langue arabe » aux ressortissants marocains en France.
Tamazight, langue officielle du Maroc depuis 2011 et bénéficiant de la loi organique n° 26-16 du 27/09/2019 qui prévoit les modalités pratiques de son intégration et sa généralisation dans tous les domaines, est exclue de cet accord.
Ainsi, sous l’autorité des deux chefs d’État, le Président français et le roi du Maroc, la Constitution du Maroc et la loi sont violées et un flagrant acte supplémentaire de discrimination raciale à l’encontre des Amazighs est pratiqué publiquement par le gouvernement marocain.
Ce nouvel acte anti-amazigh et de mépris du droit est d’une haute gravité. C’est une offense à la dignité des Amazighs. En conséquence, le CMA appelle les Amazighs du Maroc à se mobiliser massivement pour protéger et défendre leur langue, leur histoire, leur culture, leurs terres et tout ce qui constitue leur identité de peuple autochtone distinct.
Le CMA appelle les associations et tous les acteurs amazighs à organiser des manifestations pacifiques publiques et à adhérer à son appel lancé le 25/09/2024 pour agir en justice ensemble et avec force contre le racisme et le mépris dont ils sont victimes.
Le CMA va également agir auprès du gouvernement français afin que cet accord cynique, inique et illégal, ne voit jamais le jour. Par ailleurs, nous appelons dès à présent la communauté amazighe de France à boycotter tous les enseignements de langue arabe assurés sous l’égide des consulats marocains.
Parallèlement, le CMA continuera de dénoncer sans relâche le racisme et les discriminations anti-amazighs au Maroc sur toutes les places internationales.
Nous appelons instamment le Maroc à se hisser au niveau des normes internationales en matière de droits de l’homme et des peuples, c’est une obligation et la condition pour mériter la présidence du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies que le Maroc exerce actuellement.
Paris, 23/10/2974 – 4/11/2024
Le Bureau du CMA.