Lettre à M. le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les droits des Peuples Autochtones
M. Albert Kwokwo Barume
Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les droits des Peuples Autochtones
M. Le Rapporteur Spécial,
Les instances dirigeantes du Congrès Mondial Amazigh (Bureau et Conseil Fédéral) ont eu l’immense plaisir d’apprendre votre nomination au poste de Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les droits des Peuples Autochtones.
Nous vous félicitons chaleureusement et sincèrement pour ce succès qui constitue une reconnaissance de vos compétences et une récompense pour votre investissement personnel pendant tant d’années au service des peuples autochtones. Vous êtes le premier Africain à ce poste et en tant qu’Amazighs, autochtones de l’Afrique du nord, nous sommes heureux et fiers de votre nomination.
Comme vous le savez, en Afrique, les défis qui vous attendent sont immenses car la grande majorité des Etats ne reconnaissent pas l’existence des peuples autochtones. Il en découle que les droits de ces peuples sont niés, violés. Les peuples autochtones africains sont dépossédés, souvent violemment de leurs terres, ils sont évincés de leurs territoires, ils sont frappés, emprisonnés, exilés de force, tués, leurs ressources sont pillées, leurs territoires sont souvent occupés, militarisés.
Chez nous, en Afrique du nord, même ce qui est reconnu légalement comme la langue amazighe en Algérie et au Maroc, n’empêche pas sa remise en cause par des mesures racistes qui anéantissent tous nos espoirs. La question des spoliations des terres et des ressources naturelles des Amazighs est également une de nos principales préoccupations. En Algérie, l’urgence est de stopper les violences de l’Etat. Actuellement, 300 Amazighs, en majorité des Kabyles, sont emprisonnés, dont 39 sont condamnés à mort, arbitrairement. Des milliers d’autres sont quotidiennement surveillés, intimidés, menacés, harcelés par la police et par le système judiciaire dépendant du pouvoir militaire algérien.
Nous souhaitons de toutes nos forces que vous pourrez nous rendre visite prochainement dans nos pays. Cela aidera, nous l’espérons, les gouvernements à accepter le dialogue avec les peuples Amazighs et à mettre un terme aux discriminations raciales, à l’oppression et à la répression dont nous souffrons au quotidien.
En attendant, nous vous assurons de notre entière disponibilité à collaborer avec vous pour contribuer à la réussite de votre noble mais difficile mission, au service des droits des peuples autochtones.
Nous vous souhaitons plein succès dans votre mission et vous prions d’agréer, Monsieur le Rapporteur Spécial, l’expression de notre haute et sincère considération.
Paris, 1/12/2974 – 13/12/2024
Le Bureau du Congrès Mondial Amazigh
NB : Nous vous ferons parvenir très prochainement un rapport détaillé sur la situation dans chacun de nos pays.