L’Algérie continue de harceler les défenseurs des droits humains

Mary Lawlor, Rapporteure Spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme : « L’Algérie continue de harceler les défenseurs des droits humains »

 

«Plus d’un an après ma visite en Algérie à la fin de l’année 2023, je suis profondément déçue de constater que des défenseurs des droits humains, y compris certains que j’ai rencontrés, continuent d’être arrêtés arbitrairement, harcelés par la justice, intimidés et criminalisés en raison de leurs activités pacifiques en vertu de dispositions pénales formulées en termes vagues, telles que « porter atteinte à l’unité nationale », a déclaré le 30 janvier 2025 Mary Lawlor, Rapporteure spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme.

(https://www.ohchr.org/fr/press-releases/2025/01/algeria-special-rapporteur-dismayed-continued-criminalisation-human-rights ) 

Mme Lawlor dénonce fermement les arrestations arbitraires répétées et les procès sur la base d’accusations fallacieuses visant les défenseurs des droits humains. Elle mentionne également les mauvais traitements et les tortures physiques et psychologiques infligés à des personnes pendant leur garde à vue et/ou leur détention en prison. Elle cite notamment les cas de Merzoug Touati, de Yuva Menguellet et des avocats Toufik Belala, Omar Boussag et Sofiane Ouali, défenseurs notamment des détenus politiques Kabyles.

 

Même les anciens détenus ayant purgé leur peine sont soumis à l’interdiction de sortie du territoire national (ISTN) et continuent d’être convoqués sans cesse par la gendarmerie, par la police et par les procureurs et les juges algériens.

 

En réponse à l’article 87 bis du code pénal algérien qui criminalise notamment l’exercice du droit à la liberté d’expression et d’opinion, Mary Lawlor déclare : « Je tiens à répéter que j’ai rencontré presque tous les défenseurs des droits de l’homme en Algérie et aucun d’entre eux ne s’engageait de quelque manière que ce soit dans des actes de violence. Ils doivent tous être traités conformément au droit international des droits de l’homme, que l’Algérie est tenue de respecter ».

 

Enfin, après ses échanges qualifiés de « constructifs » avec les responsables gouvernementaux algériens en 2023, Mme Lawlor déclare aujourd’hui être «doublement déçue de constater que les restrictions à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme se poursuivent». Une autre manière de dénoncer l’absence de sincérité des autorités algériennes et leur pratique du double langage.

 

Le Congrès Mondial Amazigh continuera de dénoncer les graves atteintes aux droits des Amazighs dans ce pays et d’exiger la libération de tous les détenus politiques et d’opinion ainsi que la réparation des préjudices qu’ils ont subis. Le CMA appelle une nouvelle fois l’ONU, l’UA, l’UE et les ONG internationales à ne jamais relâcher la pression sur l’Algérie jusqu’à ce que cet Etat respecte ses obligations internationales en matière de droits de l’homme et des peuples.

 

Paris, 25/01/2975 – 6/02/2025

Le Bureau du CMA.

 

 

NB : Adhèrent au communiqué de Mary Lawlor, Gina Romero, Rapporteure spéciale sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association et Margaret Satterthwaite, Rapporteure spéciale sur l’indépendance des juges et des avocats.