Quels apports des Franco-Amazighs à la République ?
Maison des Mines et des Pont et Chaussées, Paris
11 novembre 2017
8h30 – 17h30
Au cours des dernières années, des phénomènes nouveaux d'une haute gravité se sont imposés dans la société française, notamment les attentats, le communautarisme religieux, les atteintes à la laïcité, les difficultés d’intégration, la dislocation des liens sociaux, etc. Cela suscite en retour, la montée du sentiment d’insécurité, des crispations identitaires, le rejet de l'Autre, le racisme et les discriminations.
Lors de la période coloniale française en Afrique du Nord, les populations autochtones amazighes ont été dépossédées de leurs terres et ressources naturelles (mines, eaux, forêts...). Les autorités coloniales ont adopté des lois spécifiques pour « légaliser » leur politique de dépossession des tribus de leurs biens fonciers. Après «l’indépendance», les Etats ont maintenu le statu quo en conservant et en appliquant les mêmes lois coloniales jusqu’à nos jours. En conséquence, les Amazighs ont été refoulés vers les zones les plus pauvres et les plus difficiles à exploiter (montagnes, déserts…).
Madame la Ministre, Vous avez annoncé récemment votre intention de réformer les enseignements des langues et cultures d’origine (Elco) en les intégrant totalement aux programmes scolaires de l’Education nationale. Cette mesure nous réjouit dans la mesure où elle correspond à ce que les associations culturelles amazighes (berbères) de France réclament depuis plus de 15 ans car ces enseignements étaient assurés de manière tout à fait aberrante, dans les écoles de la République par des enseignants étrangers, appliquant des programmes éducatifs de gouvernements étrangers.
Le 2 juillet 2016, plus de 60 personnes, représentants d’associations et personnalités amazighes, venant de toutes les régions de France, se sont réunies au siège de l’Espace franco-berbère Azul à Créteil suite à l’appel « Tamazight, langue de France », lancé par le Congrès Mondial Amazigh (CMA).
Les présents ont d’abord fait le constat unanime de l’exclusion de la langue et la culture amazighes par les institutions éducatives françaises et de la politique d’arabo-islamisation des enfants d’origine amazighe via les enseignements des langues et cultures d’origine (Elco).